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    L’uvéite : première cause de perte de la vue chez le cheval

    Autrefois attribuée au cycle de la lune pour ses manifestations récurrentes, l’uvéite chez le cheval est une pathologie assez fréquente. Beaucoup de propriétaires cherchent une réponse et des solutions pour soulager leurs chevaux. Où en sommes-nous face à cette maladie de l’oeil ?

    Comment se définit l’uvéite du cheval ?

    L’uvéite est une inflammation de la tunique vasculaire de l’oeil (partie interne). Elle a été décrite pour la première fois au quatrième siècle après Jésus Christ.

    Son origine peut provenir de causes diverses et variées. Dès lors que celle-ci s’installe et qu’elle devient chronique, on s’oriente presque inévitablement vers une perte de la vision. C’est la première cause de cécité chez le cheval.

    Elle se manifeste de deux manières : isolée ou récidivante. Dans la situation où l’on parle d’une  inflammation de l’iris (partie coloré de l’oeil), du corps ciliaire et de la chambre antérieure, nous sommes en face d’un cas uvéite antérieure. Face à une inflammation du vitré, de la choroïdienne et de la rétine, on parle d’uvéite postérieure.

    Coupe de l'oeil du cheval

    Cette maladie de l’oeil est inscrite à la liste des vices rédhibitoires, lors de la visite d’achat. Cette affection de l’oeil est fréquente et grave. Elle peut aboutir à la perte de l’oeil. Celle-ci peut se manifester sous forme :

    • Aiguë
    • Sub-Aiguë
    • Chronique

    Elle est considérée comme récurrente (ou récidivante) dès la seconde apparition.

    Quelles sont les manifestations chez le cheval ?

    Tout d’abord, il convient de préciser qu’une partie des séquelles ne seront identifiées que par le vétérinaire. Lui seul possède les compétences et les instruments permettant d’observer et de réaliser des mesures précises.

    Ses symptômes sont la douleur (se manifeste principalement par des contractions répétées et involontaires des muscles des paupières) et la rougeur oculaire, une pupille plus petite et quelques fois des dépôts blancs ou hémorragiques dans la chambre antérieure (l’oeil n’est plus transparent). Notons également une augmentation de la production lacrymale. Elle se décompose en trois phases (qui peuvent se suivre ou se superposer) :

    • Congestive
    • Exsudative
    • Résorption

    On observe des épisodes d’une durée allant de 2 à 3 semaines. De fortes variations allant de 24h à plusieurs semaines peuvent être constatées.

    Oeil d'un cheval atteint d'uvéite

    Les origines de l’uvéite

    Cette pathologie de l’oeil peut apparaître suite à un traumatisme, une infection (leptospirose, gourme, grippe, rhinopneumonie équine). Le plus souvent la cause est d’origine inconnue. Compte tenu de la morphologie de l’oeil, une origine bactérienne est également possible. Dans tous les cas le traitement médical doit être rapide et envisagé sur une longue période.

    Quelles sont les options pour soigner l’uvéite?

    En phase critique

    A ce jour le traitement consiste à préserver la vue du cheval, réduire et contrôler le phénomène inflammatoire, et maîtriser la douleur.

    Dans les cas où l’origine a pu être identifiée, les soins viseront à éliminer le problème primaire. Dans tous les autres cas il s’agira de traiter les symptômes et de réguler la douleur.

    Les chevaux en phase aiguë se verront mis au repos au boxe dans l’obscurité. Il faut veiller à les protéger du vent, des insectes, de la poussière. A titre de confort, il peut être appliqué plusieurs fois par jour des compresses humides. Enfin dans le cas d’emploi de produits comme les collyres, il peut être appliqué de la vaseline sur la surface de la paupière inférieure pour réduire l’apparition d’irritations.

    En période de repos

    Il est nécessaire de prévenir tous nouveaux traumas oculaires. Tout d’abord en agissant sur l’environnement direct. En préservant là aussi le cheval de la poussière, des insectes. En éloignant  la population de rats, potentielle source de maladies et en réduisant l’exposition au soleil.

    Il convient également d’aménager le calendrier de travail et de compétition du cheval pour éloigner les risques de nouveaux traumas. Dans le même objectif, il faudra autant faire se peut réduire les déplacements en vans et camions en y bannissant l’utilisation de filet à foin.

    Le traitement vétérinaire et ses limites

    Les mesures environnementales bien qu’indispensables ne permettront pas de donner une réponse suffisante à cette pathologie caractérisée de syndrome par certains professionnels.

    Le but est bien entendu de réduire la douleur et l’inflammation, rétablir les barrières hémato-oculaires. Et parallèlement on recherchera à limiter et prévenir l’installation des séquelles, et l’apparition de séquelles suite à un traumatisme perforant.

    Les moyens thérapeutiques qui pourront être mis en place :

    • Les anti-inflammatoires : base du traitement symptomatique. Les anti-inflammatoires stéroïdiens  et non stéroïdiens seront utilisés de concert. Permettant de traiter à la fois de l’intérieur (stéroïdiens) et par une application locale (non stéroïdiens).
    • Des antalgiques et autres médicaments permettant de réduire les spasmes musculaires (au niveau des paupières) sous forme de collyres. Certains de ces produits peuvent être injectés par voie sous-conjonctivale.

    Bien que la présentation de ces moyens soit succincte et rapide, il n’en demeure pas moins qu’ils demandent beaucoup de temps et de répétitions au quotidien en période de crise.

    L’utilisation de ces produits vétérinaires ne sont pas sans conséquences sur la santé globale du cheval si l’on considère les effets secondaires qui peuvent en découler. Bien évidemment ces effets secondaires n’apparaissent pas de façon systématique chez tous les équidés.

    En absence de connaissance du facteur déclenchant, cela nécessite parfois l’emploi de produits à large spectre pour gérer au plus vite l’urgence et préserver la vue du cheval.

    Les pistes de recherches

    La médecine vétérinaire équine progresse chaque jour. Des professionnels se spécialisent dans l’ophtalmologie. Plusieurs travaux et recherches ont été menés et d’autres sont encore en cours.

    Plusieurs pistes sont explorées, comme notamment l’injection intra-vitréenne de gentamicine, afin de palier durablement aux origines bactériennes de cette pathologie. Une réflexion courre sur l’utilisation prolongée d’anti-inflammatoires pour également prendre à contre-pied une des origines de la maladie.

    La piste chirurgicale est exploitée. A ce jour il s’agirait de neutraliser les sites immunocompétents dans les yeux de chevaux atteints.

    Contre cette maladie fréquente du cheval, il n’a pas encore trouvé de réponse pleinement efficace. Chaque cas étant différent il est difficile d’obtenir un traitement universel et pleinement satisfaisant. Plusieurs vétérinaires explorent les pistes des maladies comme la leptospirose. Les leptospires pouvant être tenus responsable d’un déclenchement de la maladie. Ce n’est pas la seule piste, puisque que les parasites internes ou externes sont sous les feux des microscopes. Seul le temps nous permettra d’identifier les différents agents responsables de la maladie en dehors du fait d’un traumatisme oculaire bien identifié comme un coup ou une perforation.

    Certains propriétaires concernés par ce mal se tournent vers la phytothérapie pour apporter du confort à leur cheval. L’harpagophytum est très souvent employée pour répondre à la phase douloureuse et inflammatoire de la pathologie. D’autres emploient l’échinanée, à qui la littérature attribue la mise en éveil du système immunitaire. Mais cette dernière ne peut être distribuée de façon continue, au risque de voir son efficacité de manière significative. Enfin d’autres se tournent vers le curcuma. Cette épice connait une large utilisation dans la pharmacopée indienne et chinoise. Mais il n’y a pas d’étude connue sur de possibles résultats encourageant.

    En cas de doute sur la bonne santé de son cheval il est primordial de contacter son vétérinaire au plus vite afin de réaliser un examen le plus complet possible. Evidemment il faut garder en tête qu’une gêne passagère (poussière dans l’oeil, bref coup de queue, pollen) peut engendrer le temps d’une petite journée une sécrétion lacrymale sans rougeur ni gonflement et douleur.

    Article proposé par R.DELHOMME - Distri’Horse33® - ©Tous droits réservés

    Sources :

    Thèse vétérinaire de Maison Alfort Dr Mathieu Lacourt
    Documents du Dr Lengellé Cloé (Ophtalmologie Vétérinaire)
    Thèse vétérinaire Vétagro Sup Dr Maelle Farfan
    OATAO université de Toulouse Dr Jeanne Gouache.

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    Commentaires

    FASCFC - 24 juin 2018

    Pour compléter votre information vous pouvez contacter la clinique vétérinaire de Méheudin (61150 ECOUCHE) qui dispose d'un service d'ophtalmologie ultra compétent avec Le Dr Sarah BUISSON. J'ai amené en consultation un cheval en 2016 atteint d'une uvéite chronique. Aucun symptôme de la maladie depuis.

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    A propos de l'auteur

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